Témoignages

Cette rubrique est destinée aux témoignages des adhérents et partenaires de la CATZH64 : propriétaires, gestionnaires, partenaires techniques et financiers.

Nous vous invitons à venir témoigner de l’intérêt que vous portez aux zones humides, de l’expérience que vous avez acquise à travers les conseils de la CATZH64 et du recul dont vous disposez aujourd’hui en matière de gestion durable de ces milieux naturels remarquables.

 

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Isabelle Arhanchet (Professeur de biologie au Lycée Agricole d’Orthez)

Zone Humide d’Orthez – Novembre 2007
Propos recueillis par Emilie Fumey

La CATZH64 a proposé au lycée agricole d’adhérer à son Réseau en devenant gestionnaire d’un site de zone humide situé à proximité du lycée. Cette démarche était-elle nouvelle pour vous ? D’autres structures extérieures interviennent-elles dans les classes ? Si oui lesquelles ?

Il s’agissait d’une nouvelle expérience pour nous. Les interventions en classe concernent généralement des sujets tout autre (santé, contraception…). Concernant l’Environnement, nous avons réalisé une sortie avec un guide du Parc National des Pyrénées (col du Pourtalet, cirque d’Anéou). Hormis cela, nous réalisons quelques activités avec des structures extérieures, telles que la réalisation de parterres horticoles ou d’aires de pique-nique (commune d’Orthez), la visite de coopératives (Maïsadour / Pau Euralis), des sorties avec la CUMA (Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole) chez des agriculteurs et sur le lycée pour expérimenter leur machine à compostage, des visites d’exploitations agricoles…

Le principe de ce partenariat vous convient-il ?(une formation d’une demi-journée en salle et une demi-journée sur le terrain en échange d’une demi-journée de travaux réalisés par les élèves)

Oui, l’intérêt c’est que ce qui est dit en salle est vu sur le terrain et les élèves agissent. C’est une formule très complète. Les élèves sont demandeurs de concret, de terrain. Ils veulent s’impliquer dans un projet. Eux-mêmes demandent de travailler une journée plutôt qu’une demi-journée. De plus ce projet est totalement en phase avec le programme des élèves du lycée agricole.

Certains pourraient interpréter cette démarche en disant que les lycéens sont une main d’œuvre bon marché, qu’en pensez-vous ?

Les élèves ne le ressentent pas comme ça car ils participent à un projet. Ce n’est pas une corvée. Ils mettent à profit leur expérience et leurs acquis dans un contexte différent, difficile et concret. Et puis, c’est en totale relation avec le programme de biologie : ce sera le sujet de l’oral des BAC PRO, en seconde année. Le système d’échange est véritable.

Concernant les interventions de l’animation du réseau, en classe et sur le terrain, que pensez-vous que les élèves ont retenu comme notions ?

Le cycle d’un insecte, la définition d’une niche écologique, le rôle prépondérant de l’homme sur l’Environnement… Ils ont aussi valorisé leur expérience et se sont responsabilisés (manipulation des outils en toute sécurité, bien vérifier le matériel pour ne rien oublier sur la zone….).

Bertrand Benquet, agent de l’Office National des Forêts (ONF)

Zone humide « Les Rocs » à Méritein
Extrait du film sur la CATZH64 – 2012

« A l’origine, c’était le Conseil Général qui avait mandaté le CEN Aquitaine pour recenser toutes les zones humides du département, hors zone de montagne. […]

Donc à Méritein, la volonté du Maire, c’est de faire quelque chose de cette zone humide. Ils se sont lancés dans ce projet-là [solliciter la CATZH64].

On travaille conjointement […]. Ça permet de se rendre compte qu’on a fait des bêtises il y a 30 ans. […]

On se rend compte qu’il y a des aspects qu’on ne prenait pas en compte : l’aspect paysager […], la richesse du sol…

Je ne soupçonnais pas tout ça, toute cette richesse. C’est que du positif. Disons que c’est une richesse du patrimoine, aussi importante que la forêt à plusieurs points de vue : la rétention de l’eau et tout un tas d’espèces qu’il faut protéger.

La zone est répertoriée, on n’y touche pas. Nous [l’ONF], on ne fera rien pour perturber ce milieu. »

Arnaud Fontaine, administrateur à la Fédération Départementale des Chasseurs des Pyrénées-Atlantiques (FDC64)

Marais de la Saligue aux Oiseaux à Castétis et Biron
Extrait du film sur la CATZH64 – 2012

« Dans les années 90, notamment suite à des travaux autoroutiers sur l’A64, un marais a été créé à l’initiative des chasseurs sur des anciens champs de maïs […]. Pour nous, elle [la zone humide] a un intérêt en terme d’image parce que des chasseurs qui s’investissent dans la protection de l’environnement, ça n’est pas la première idée que les gens imaginent lorsqu’on les interroge sur leur vision de la chasse et des chasseurs. Ensuite, c’est une zone humide (donc un habitat remarquable) stratégique, parce que c’est une des dernières haltes migratoires pour les oiseaux migrateurs avant de franchir les Pyrénées et de partir vers l’Espagne. C’est la raison pour laquelle nous en avons également fait une réserve de chasse et de faune sauvage.

On avait, nous chasseurs, une mission de gestion de ce site remarquable. C’est pourquoi, nous avons souhaité nous entourer de gens compétents en matière d’environnement. De plus, nous avions besoin d’une expertise technique reconnue dans la mesure où nous avions des interventions à faire sur la zone humide, ce qui nécessite des autorisations administratives pas toujours simples à obtenir.

La CATZH est connue par le personnel de la FDC, c’est par son biais que l’on a pu rentrer en contact avec cette structure.

Nous sommes totalement satisfaits de cette collaboration. Je dirais même que cela va au-delà de nos espérances, parce que le monde de la chasse pour être franc, a parfois de grosses difficultés avec le monde des environnementalistes. Lorsque l’on se rapproche de certaines structures, on a toujours une petite appréhension, l’impression d’être perçus comme de simples « consommateurs » de la nature, et non comme de vrais gestionnaires. Je dirais qu’aujourd’hui, cette appréhension est levée parce que la structure est vraiment honnête dans sa mission intellectuelle, et puis je pense aussi que la vision des chasseurs a changé et que l’on souhaite nous aussi donner une autre image de ce qu’est le monde de la chasse en 2012.

Nous aurons certainement besoin de la CATZH dans l’avenir, car « La Saligue » est un site artificiel en perpétuelle évolution et que d’autres travaux seront sans doute nécessaires. Et de par notre expérience dans d’autres domaines que les zones humides, nous sommes convaincus que la gestion des milieux naturels ne peut se faire qu’en développant des partenariats. »